De Gaulle et le 20e siècle

Mémorial De Gaulle © T.Joly
Le Général de Gaulle fut le plus grand homme d’Etat français du 20e siècle. In Mémorial en son honneur vient d’ouvrir ses portes dans la ville où il résidait, Colombey-les-Deux-Eglises. Conçu pour toutes les générations il évoque sa vie et aussi les principaux événements du siècle dernier.

[ Pratique ]

- Y aller
Route
260 km de Paris par la A5
Train
Train Corail de Paris Est à Chaumont. Durée du trajet : 2 h 15. Navette par bus TER de Chaumont à Colombey, à 25 km.
- Hôtels - Restaurants
La Montagne
La Grange du Relais
Hôtel des Dhuits
- Mémorial Charles de Gaulle
Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10 h à 17 h 30 d’octobre à début mai et tous les jours de 10 h à 19 h 30 de mai à début octobre.
Fermé en janvier
Entrée. Adultes : 12,50 €. Etudiants : 10 €. Enfants de 6 à 12 ans : 8 €. Famille (2 adultes + 2 enfants) : 35 €.
Tel : 0325309080
www.memorial-charlesdegaulle.com
- La Boisserie
Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 17 h 15 du 15 octobre au 14 avril, jusqu’à 18 h 15 du 15 avril au 14 octobre.
Entrée : 4 €
Tel : 0325015252
- Informations
CDT de la Haute-Marne, tel : 0325303900
www.tourisme-hautemarne.com
Avec ses maisons de pierre et ses fermes ouvrant sur des prairies entourées de forêts, Colombey-les-Deux-Eglises est un village typique de Haute-Marne. A ceci près qu’il compte deux boutiques de souvenirs, trois hôtels et trois restaurants, dont « La Montagne », le seul du département à avoir une étoile au guide Michelin. Tout cela pour seulement 650 habitants !!!!


Colombey © Ph.Lemoine / CDT 52
 Un lieu de mémoire et un site éducatif
La raison de cette particularité ?.. C’est là que s’élève la Boisserie qui fut de 1934 à 1970 la résidence privée du Général de Gaulle. Chaque année, autour de 60 000 personnes viennent donc visiter cette propriété ou se recueillir sur la tombe de celui qui est généralement considéré comme le plus grand homme d’Etat français du 20e siècle. Perpétuant son souvenir, une Croix de Lorraine de 50 m de haut domine le village car c’est le symbole qu’il avait choisi pour les Forces Françaises Libres durant la Seconde Guerre Mondiale. Un monument érigé grâce à souscription publique en 1972, deux ans après sa mort.
Tout naturellement, c’est en contrebas, à flanc de colline, dans un bâtiment de pierres blanches aux lignes épurées qu’a été installé le Mémorial portant son nom. Inauguré le 11 octobre dernier, ce musée ne s’adresse pas uniquement à ses admirateurs. Il a été conçu pour être à la fois un lieu de mémoire et un site éducatif.



Mémorial De Gaulle © T.Joly
 Évocation chronologique
L’évocation de la vie du Général, de sa carrière militaire et politique ainsi que de ses séjours à Colombey sert en effet de fil conducteur pour retracer les grands événements du 20e siècle auxquels il a pris part.
Couvrant 1 600 m2 répartis entre les 1er et 2e étages, l’exposition permanente est divisée en cinq espaces rappelant de manière chronologique les principales étapes de son existence. Sa jeunesse et la Grande Guerre. La Seconde Guerre Mondiale où il joua un rôle clé. Sa traversée du désert, lorsqu’il abandonna la vie publique entre 1946 et 1958. Son retour à la tête du pays et les années où il fut Président, jusqu’en 1968. Sa retraite politique et les dernières années de sa vie à Colombey. Très réussie, la scénographie mélange tous les effets sensoriels. Projection de films ou d’images sur de grands écrans, bandes sonores, textes, documents, photos, cartes, dioramas, bornes multimédias interactives et reconstitutions telles que tranchée de la première guerre mondiale, désert de Libye ou rue de Paris lors de la Libération.



Mémorial De Gaulle © T.Joly
 Exposition temporaire
Une présentation moderne où toutes les informations et les commentaires sont en trois langues (français, anglais, allemand) et à plusieurs niveaux de lecture afin de capter l’attention de toutes les générations. Quant au contenu, il est globalement objectif même si le passage évoquant ses réalisations en tant que Président est un soupçon dithyrambique.
Au rez-de-chaussée les visiteurs trouvent une boutique de souvenir, un café, des salles de réunion et un espace de 200 m2 dédiés aux expositions temporaires renouvelées tous les 18 mois. La première a pour nom : « De Gaulle – Adenauer : Une réconciliation Franco – Allemande ». Elle raconte la rencontre entre les deux hommes, à Colombey, il y a 50 ans, pour forger de nouvelles relations entre les deux pays. Le chancelier allemand fut d’ailleurs le seul chef d’Etat étranger jamais reçu à La Boisserie. Enfin le bâtiment abrite aussi un centre de documentation accessible au public rassemblant le second plus important fond bibliographique sur le Général.



Colombey © T.Joly
 La résidence de De Gaulle
Etant à Colombey, il serait dommage de ne pas y associer la visite de la Boisserie. Achetée par Charles de Gaulle en 1934, cette demeure fut pillée et incendiée durant la Seconde Guerre Mondiale. Son aspect actuel date donc de la fin des années 40 quand elle fut reconstruite et embellie par l’ajout d’une tour d’angle. Elle appartient toujours aux enfants du Général qui y viennent une fois par mois. C’est pourquoi seules quelques pièces du rez-de-chaussée sont ouvertes au public. La salle à manger où il prenait toujours ses repas dos à la cheminée. Le vestibule, rempli de souvenirs d’Afrique. Le salon où des objets religieux rappellent sa foi catholique. La bibliothèque, décorée de photos d’hommes d’Etat du monde entier, qui était le lieu où toute la famille se retrouvait et où il est mort d’une rupture d’anévrisme le 9 novembre 1970.


La Boisserie © T.Joly
 Homme intègre
De là, une porte donne accès à son bureau, installé dans la tour d’angle de la maison, qui offre une superbe vue sur la campagne avoisinante et la forêt de Clairvaux. C’est là qu’il a écrit ses Mémoires. Point commun à toutes les pièces, le décor et le mobilier sont d’une grande simplicité, à l’image de cet homme intègre qui finit sa vie modestement après avoir refusé toute pension de l’Etat. Seuls les cadeaux reçus à titre personnel lors de ses voyages rappellent les fonctions qu’il a occupé. Quant à sa tombe, il exigea qu’elle soit érigée dans le cimetière du village et ne porte que l’inscription « Charles de Gaulle 1890-1970 ». Une éthique et un style de vie qui aujourd’hui n’existe plus au sommet de l’Etat !!!!!

03 Novembre 2010
Thierry Joly