À vélo dans les cols Pyrénéens

© HPTE / Morel
Au pied des montagnes Pyrénéennes, le centre Laurent Fignon propose des stages personnellement conçus par l’ancien champion français. Ils s’adressent à des cyclosportifs qui veulent améliorer leur technique ou s’attaquer à des cols légendaires.

[ Pratique ]

Y Aller
- Route
815 km depuis Paris par les autoroutes A6a et A10 jusqu’à Orléans puis par les A20 et A62 jusqu’à Toulouse, puis les A614 et A64 jusqu’à Bagnères-de-Bigorre.
- Train
TGV de Paris-Montparnasse à Tarbes. Durée du trajet : environ 6 h
Train de nuit de Paris Austerlitz à Tarbes. Durée du trajet : 9 h.
Bus de Tarbes à Bagnères de Bigorre. Durée du trajet : 35 à 45 mn.
- Avion
Air France a deux vols par jour entre Paris Orly et Tarbes.
Informations touristiques
- Office de Tourisme de Bagnères de Bigorre
Tel : 0562955071, www.bagneresdebigorre-lamongie.com
- CDT des Hautes Pyrénées : 0562567065, www.tourisme-hautes-pyrenees.com
Centre Laurent Fignon
- Prix des stages
De 365 € à 510 € par personne selon les stages.
- Adresse
1 avenue du 8 Mai 1945, 65200 Gerde
- Informations et réservations
Tel : 0562446670
www.centrelaurentfignon.com
Vainqueur du Tour de France en 1983 et 1984, deuxième en 1989 à seulement 8 secondes de Greg Lemond, Laurent Fignon connaît bien les Pyrénées. Au cours de sa carrière il y a disputé de nombreuses courses et a gravi à plusieurs reprises les cols les plus célèbres comme l’Aubisque, le Tourmalet et Aspin. Tombé sous le charme de la région, en 2007 il y a ouvert une école de vélo : Le Centre Laurent Fignon.


Laurent Fignon © T.Joly
 Paysages superbes
Installé dans un hôtel 3* situé dans la vallée de l’Adour, aux portes de Bagnères-de-Bigorre, une petite ville réputée pour ses eaux thermales, il n’est pas destiné aux sportifs de hauts niveaux. Il s’adresse aux cyclosportifs qui veulent perfectionner leur technique et apprendre comment escalader des cols mythiques tout en profitant des paysages superbes et variés. A faible distance au nord de Bagnères se trouvent en effet des plaines et le relief modéré du Piémont Pyrénéen alors que les cols du Tourmalet et d’Aspin ne sont qu’à une trentaine de km au sud. Il existe donc des parcours adaptés aux cyclistes de tous niveaux. De plus, si les grands cols ne sont parfois ouverts que quelques mois par an, en revanche il est possible de rouler en plaine de mars à novembre.
Encadrés par des moniteurs diplômés d’Etat, chacun s’occupant au maximum de 10 personnes, les stages durent quatre ou cinq jours. L’enseignement dispensé porte sur la technique, le physique, l’entraînement, la gestion de l’effort, la sécurité et la diététique.



© T. Joly
 Sorties de 60 à 120 km
« Notre but est de donner aux gens des bases techniques et des connaissances pour qu’ils prennent plaisir à faire du vélo même sur des parcours difficiles », explique Alain Laguerre, le directeur du Centre. Les sorties en vélo ont lieu le matin sur des distances qui varient de 60 à 120 km en fonction du stage et du niveau des cyclistes. L’après-midi, après le débriefing et le déjeuner, les participants ont le choix entre deux options : découvrir le patrimoine de la région, faire de la balnéothérapie, goûter les spécialités locales ou avoir des activités liées au cyclisme. Dans ce cas ils peuvent suivre une étude postural pour améliorer leur position sur le vélo, se faire masser ou essayer du matériel de dernière génération. Le Centre dispose en effet d'un centre d'essai de matériel qui permet aux stagiaires de tester vélos, roues, pneus, maillots, cuissards, chaussures, lunettes, casques et cardio fréquencemètres des meilleurs fabricants tels que Time, Mavic, Rudy Project, Polar, Zipp, Campagnolo, Michelin...


© T. Joly
 Apprendre à pédaler de manière efficace
Pendant ce temps le personnel du Centre entretient le matériel utilisé pour les sorties du matin. Puis, le soir, à 19 h, un briefing réunit les stagiaires et les instructeurs. C’est à ce moment qu’est annoncé le programme du lendemain.
Un seul de ces stages convient réellement aux pratiquants de tous niveaux. Appelé « Evolution 1 », il se compose de sorties de 60 à 90 km sur le Piémont Pyrénéen, où il n’y a aucun col à franchir, et a pour but d’apprendre aux stagiaires à mieux gérer leurs efforts, à pédaler de manière plus efficace, à choisir les meilleures trajectoires,… « Nous déterminons les points forts et les points faibles de chacun, leur faisons faire des exercices techniques et physiques au cours des sorties et en fin de stage nous leur donnons un plan d’entraînement de 4 mois », précise Alain Laguerre.
Se déroulant tout ou en partie en haute montagne, les autres stages, sont plus exigeants et imposent une sélection plus rigoureuse. « Lors de l’inscription, nous demandons de remplir un questionnaire pour pouvoir évaluer précisément le niveau de chacun car dans les cols nous devons avoir des groupes relativement homogènes si nous voulons pouvoir nous occuper correctement de tout le monde ».



© HPTE / Morel
 À l’assaut du Tourmalet
Comme son nom le suggère, le stage « Tourmalet » à pour objectif d’apprendre à gravir des cols élevés. Pour cela les instructeurs expliquent les techniques de montée et de descente, comment respirer, comment gérer son effort tout au long de l’ascension, comment s’alimenter,.. Ces conseils sont prodigués lors de sorties quotidiennes de 60 à 90 km de difficultés croissantes. Le premier jour dans le Piémont Pyrénéen, le second dans un secteur comprenant des mini cols, le troisième sur un parcours ponctué de vrais cols et si le niveau des participants est suffisant le quatrième jour est consacré à l’ascension du Tourmalet. Un col situé à 2 115 m d’altitude qui comprend des pentes atteignant parfois 10 %. C’est l’un des plus durs de France.
Un peu similaire, le stage « La Montée du Géant » prépare spécifiquement les stagiaires à la montée de ce col. De plus, elle est effectuée un jour de fête, celui où la statue rendant hommage à tous les cyclistes l’ayant franchi est réinstallée au sommet après avoir hiverné dans la vallée.



© HPTE / Morel
 Cols légendaires
Quant au stage, « Sur les Routes du Tour », il est réservé aux cyclistes ayant déjà un bon niveau et l’habitude de rouler en montagne. « Nous conseillons ce stage aux personnes qui font 3 000 à 4 000 km par an », souligne Alain Laguerre. Le col de Peyresourde est en effet au programme de la première journée. Puis les jours suivants ce sont les cols de l’Aubisque, du Soulor, d’Aspin, de Marie Blanque et du Tourmalet ainsi que la montée vers Luz Ardiden qui attendent les participants. Heureusement, le troisième jour, il n’est programmé qu’une sortie de récupération. Par ailleurs le choix des parcours se fait d’un commun accord entre les stagiaires et les instructeurs. Ceci dit, ce stage procure des sensations extraordinaires aux amoureux du vélo car ils les mènent dans des cols et sur des arrivées en altitude que le Tour de France emprunte régulièrement. Et ceux qui veulent se mettre encore une fois dans la peau des champions peuvent suivre un autre stage baptisé « Reconnaissance de l’Etape du Tour ».


© T. Joly
 Étape du Tour
Chaque année il permet aux participants de parcourir le tracé exact d’une étape du Tour de France à venir. L’an dernier, c’était celle qui reliait Montélimar au Mont Ventoux, cette année c’est celle partant de Pau et finissant par l’ascension du Tourmalet par Barèges, sa face la plus difficile. Les participants effectueront cette étape en deux jours avec entre les deux une journée consacrée à de l’entraînement ainsi qu’à des exercices physiques et techniques. Une coupure bienvenue car son tracé de 174 km de long comporte également deux autres cols qui seront franchis par leur face la plus difficile. Le col du Soulor, haut de 1 474 m et long de 22,5 km avec une pente moyenne de 5,3% atteignant 8% dans les dix derniers km. Le col de Marie-Blanque qui à première vue n’est guère impressionnant car son altitude ne dépasse pas 1035 m et son ascension ne 9,5 km d’ascension. Mais sa pente moyenne de 7,5% qui atteint 11-12% sur les 5 derniers km en fait un obstacle redouté même par les plus grands champions.

20 Avril 2010
Thierry Joly